« Au début, j'avais donnémon coeur.
Un simple cadeau de gosse.
Un doux baisser pour une mère toute de douceur.
Un chaleureux câlin au père protecteur.
Un regard brillant au grand frère incroyable
Un rire simplement au deuxième honorable.
Je grandis. Et j'offris mon bonheur.
Un joli caillou sans bosses.
Une amitié dure comme fer à un jeune homme loyal
Un amour insensé à une demoiselle en cristal
Une foi sans remords en un concept de vie
Une main ferme et sûre pour le reste des amis.
Les années passèrent et j'eus pris comme labeur
De fabriquer un carrosse.
Une véhicule qui emmènerait tous mes proches
Une sorte d'arche de Noé remplies de sacoches
Avec tous nos souvenirs engrangé à l'intérieur
Qui n'ont de place nulle part d'autre, d'ailleurs
Mais l'hiver s'en vint, ainsi que ses malheurs.
Et le monde devint une fosse.
Des instants plaisants, il ne restait qu'un pâle souvenir
Comme de faibles rayons de miel incrustés dans la cire.
Et à ce moment là, mon vaisseau d'or ne fut plus
Qu'un amas de débris et de bois vermoulu.
J'ai longtemps douté, j'ai même eu peur
Qu'il n'y ait que fin atroce.
Ors, malgré tout ma mélancolie, vous qui m'entourez
A chaque instant d'abandon vous m'avez relevé.
Pour un souffle de désespoir, une parole de réconfort
Grâce à vous, ce soir, je me sens bien plus fort.
C'est pourquoi, en ces anonymes heures
Je vous propose une noce.
Rien qu'entre vous et moi, entre la vie et la joie.
Un lien à jamais présent, un acte de foi
En un soleil radieux, en un chant entraînant
En une danse folle, un festin des plus enivrant.
Je vous ramène la graine de mon bonheur
Ôté de sa vielle cosse.
Je l'ai planté à la vue de tous dans notre jardin commun
Et je n'oublie pas de l'arroser chaque matin
De mes rires, des mes chants, de ma vitalité
De ma folie, de ma force et de ma sincérité.
Ce matin, j'ai eu droit à une fleur
Sans même un négoce.
Je la montre à tous ceux qui viennent à la maison
Car aujourd'hui, je ne vois plus aucune raison
De garder tout ça pour moi, de maintenir un voile
Sur ce qui fait ce que je suis, de ma propre étoile
Que maintenant s'amène cette peur
De ce néant féroce.
Je regarderai le front droit et le regard certain
Je me tiendrai fixe sur mes jambes, en tendant les mains
Et je lui dirais que je ne crains rien car j'ai contemplé
L'amour et la simplicité des gosses qui m'ont accompagnés. »
Inspiration après parcours du carnet public de dame Alexane
Merci à vous, lyrique et onirique servante de la Rime Délicate
Veuillez acceptez toute ma sympathie